Depuis quelques années, j’entendais souvent certains de mes collègues de travail mentionner les mots; web 2.0 ou outils du web 2.0 dans leur discours quotidien. Sans trop m’en préoccuper, j’ignorais explorer et même de comprendre davantage leur signification. Il y a environ un an, notre directeur de programme nous a demandé de se créer un compte sur Twitter et de tranquillement construire notre réseau professionnel. De plus, il nous encourageait, de temps à autre, à explorer des sites web que notre réseau proposait par l’entremise de gazouillis. Ce fut pour moi la première expérience du web 2.0, même si je ne comprenais pas réellement la définition ou le sens pédagogique de telles applications. Ce ne fut qu’au mois de janvier 2011 que j’ai vraiment commencé à comprendre le sens du web 2.0. C’est alors que je m’étais inscrit à deux cours à l’Université de Moncton, soit «Apprentissage et Tics» et «Espace virtuel d’apprentissage». Dans ces deux cours, nous explorons davantage l’intégration des outils du web 2.0 dans l’enseignement.
Autrefois, le rôle de l’enseignant était de transmettre des connaissances par la présentation d’un contenu théorique et en faisant vivre des expériences d’apprentissage aux élèves par l’entremise d’ateliers ou laboratoires en classe. Très souvent, l’ampleur et la complexité des activités dépendaient des connaissances acquises de l’enseignant. Celui-ci, en participant à des sessions de perfectionnement pédagogiques de temps à autre, se tenait à jour dans le domaine qu’il devait enseigner. De nos jours, le développement des connaissances (divers concepts) évolue tellement vite dans tous les domaines d’enseignement, que les enseignants ne peuvent pas se tenir à jour seulement par l’entremise de sessions de perfectionnement pédagogique. À mon avis, les enseignants n’ont pas le choix d’utiliser le monde extérieur pour enrichir l’expérience éducative des jeunes.
Voir l’enseignement autrement
Afin de mieux sensibiliser les élèves sur le monde, nous devons voir l’enseignement autrement. Selon moi, le nouveau rôle de l’enseignant est de guider les élèves à devenir créateur de leurs propres environnements pédagogiques. Pour ce faire, la connaissance et la maitrise des TIC sont particulièrement importantes pour les enseignants, car les TIC permettent l’ouverture sur le monde. L’intégration des outils du Web 2.0 en salle de classe est maintenant au centre de l’apprentissage autant pour les enseignants que pour les élèves. Ces outils permettent la collaboration entre les divers intervenants. Nous devons donc guider nos élèves à utiliser ces outils de façon appropriée de sorte que l’information recherchée se rende à l’élève de façon continue sans que celui-ci fasse de nombreuses recherches significatives. Par exemple, Twitter est un outil de réseau social qui permet à l’utilisateur d’envoyer et de recevoir gratuitement des messages brefs. Cet outil permet à l’élève de s’abonner à plusieurs personnes qui ont les mêmes domaines d’intérêts. Très souvent, ces gens annoncent (par l’entremise d’un gazouillis) un site web, une vidéo ou une capsule audio traitant un intérêt particulier. Un autre exemple est celui de l’outil web 2.0 intitulé VodPod, un outil qui permet aux utilisateurs d’accumuler et de partager des clips vidéo sur le web. Et un troisième outil que je suggère fortement est celui du fils RSS. Celui-ci permet à l’élève de récupérer, dans un endroit, tous les articles d’actualités de tes sites préférés. Ils ne seront plus dispersés. Par exemple, si je m’intéresse à un site tel que Réseau Éducation-Médias, je peux ajouter le fil RSS de ce site et aussitôt qu’un nouvel article est publié, je reçois un avertissement m’indiquant ainsi. Alors, de façon automatique, l’élève recevrait instantanément le nouvel article publié.
Comment fait-on pour intégrer de telles pratiques dans une salle de classe n’ayant aucun ou que quelques ordinateurs?
Plusieurs vont se demander comment l’on fait pour intégrer les Tics dans notre pratique pédagogique quotidienne si nous n’avons pas plusieurs ordinateurs dans notre classe? Je dirais que l’on doit profiter de toutes avenues possibles pour intégrer ceux-ci dans notre pratique pédagogique. Que se soit par l’entremise d’un ou quelques ordinateurs que nous avons dans notre salle de classe, ou en réservant le local d’informatique de l’école aussi souvent que possible, ou même de profiter des ordinateurs qui sont à la disponibilité des élèves à la bibliothèque de l’école, il faut en profiter davantage. Selon l’accessibilité de ceux-ci, l’enseignant devra adapter son scénario pédagogique pour accommoder ce défi. Par exemple, dans le cas où l’enseignant a seulement un ordinateur en salle de classe, celui-ci pourrait être utilisé à des temps précis et à tour de rôle par les élèves afin de munir davantage leurs bibliothèques pédagogiques (Vodpod, Diigo, fils RSS). Le but à plus long terme sera de visionner ou de lire le contenu de ceux-ci pour mieux s’informer. Si l’enseignant en a quelques-uns (2-3), il peut attribuer des postes spécifiques à ceux-ci tels que le poste PUBLICATION (Twitter, blog…) , le poste PARTAGE (flickr, slideshare…), etc. Dans le cas où l’enseignant peut prévoir l’accès à une salle informatique dans quelques jours ou semaines, il peut prévoir faire une activité de plus grande envergure avec l’ensemble des élèves telles que demander à chacun d’eux de créer une carte mentale (Mindmeister, Bubbl.us) qui résumerait l’unité d’apprentissage qu’ils étudient depuis quelques semaines. Le but de cette activité serait de faire une révision de la matière vue en classe pour préparer les élèves à une évaluation qui aura lieu prochainement.
Avantages et inconvénients
L’intégration des technologies en salle de classe a certainement des avantages et des inconvénients. L’avantage du web 2.0 est clairement la possibilité d’interagir et de partager de l’information avec les autres utilisateurs du web. Afin de permettre à l’élève de se conscientiser au reste du monde, ils doivent certainement interagir et partager avec d’autres gens un peu partout sur la Terre. Un autre gros avantage de l’intégration des outils web 2.0 dans le milieu scolaire est la gratuité des outils ou des coûts d’utilisation minime. Nous sommes tous conscients des défis financiers qu’éprouvent les gouvernements en ces temps difficiles. Au point de vue technique, ces outils ont une simplicité et rapidité d’implémentation, car ces applications sont hébergées ailleurs que sur les ordinateurs de l’école, c’est-à-dire que l’élève n’a que se créer un compte pour y avoir accès en ligne. Et pour l’élève, celui-ci peut personnaliser ses outils à son contentement, il perçoit une valorisation des ses compétences en y publiant ses projets pédagogiques, et il peut y avoir accès à ses outils peu importe où il est aussi longtemps qu’il a accès à Internet.
Si nous jetons un regard aux inconvénients de l’intégration des outils web 2.0 a l’école, l’enseignant à une responsabilité TRÈS IMPORTANTE d’informer et de former les élèves quant à leur gestion d’identité numérique. Cette gestion jouera un très grand rôle pour le reste de leur vie. Un élève qui ne gère pas bien son identité numérique risque d’être mal perçu par ses paires et les autres utilisateurs, et par de potentiels employeurs. Une fois l’information publiée sur le web, tu ne pourras pas la récupérer. Un autre inconvénient que l’on peut rencontrer est le problème de la fiabilité du contenu que l’on retrouve en utilisant ces applications. Comme expliqué auparavant, le but du web 2.0 est de partager des informations, alors n’importe qui peut publier de l’information en utilisant les outils du web 2.0. L’habileté de pouvoir juger si le contenu d’un site est crédible ou non est aussi apprentissage en soi. L’enseignante devrait également prévoir du temps pour sensibiliser les élèves à cette problématique. Et finalement, une fois que l’on s’habitue à utiliser ces outils, il faut gérer son utilité. Souvent les gens attribuent une dépendance à ces outils. Il faut avoir le raisonnement de pouvoir balancer les activités et les outils que l’on utilise en salle de classe.
Sur ce, je suis maintenant heureux d’être un amateur dévoué à l’utilisation des outils du web 2.0 en salle de classe. Mieux tard que jamais!!!
Charles Allain 